Feuilles jaunes, taches brunes, acariens, cochenilles, pourriture, mycoses, etc. Il n’est pas toujours évident de savoir exactement ce qui se passe quand une plante présente des symptômes de mal-être. L’objectif de cet article est de vous permettre de dessiner vos diagnostics et d’en déduire ainsi vos futures interventions.

Introduction
En premier lieu la phytopathologie ou phytiatrie est une science à part entière qu’il serait impossible de résumer entièrement sur cet article. En effet, la grande diversité des espèces de plantes et de parasites rendrait le travail titanesque et sûrement interminable. Sans compter qu’il est parfois difficile de faire la différence entre une maladie et un problème d’ordre physiologique.
Aussi le but du jeu sera de vous permettre d’élaborer vos pistes et d’identifier les causes les plus courantes.

Internet à votre service
Une initiative très sympathique est apparue depuis un moment sur le Net, il s’agit d’un site internet couplé à une application qui vous permet de pister l’origine d’un problème avec vos plantes. Cela s’applique aussi bien pour plantes intérieures qu’extérieures. Vous pouvez en découvrir davantage avec le lien ci-dessous :
https://www.cliniquedesplantes.fr/
Logique de diagnostic
Afin d’être efficace dans l’identification de votre problème, posez-vous les bonnes questions.
La première à s’assurer est de s’assurer que les paramètres de maintenance sont adéquats par rapport à l’espèce concernée. Beaucoup de problèmes courants sont en réalité des problèmes liés à une maintenance inappropriée.
N’oubliez pas non plus les petits détails. Si la réussite tient parfois à quelques à ces quelques détails, il en va de même pour les soucis éventuels. Parmi les détails problématiques courants nous avons entre autres :
- Une plante placée dans un courant d’air
- Proximité d’un radiateur
- Arrosage avec une eau trop froide
- Mauvais dosage d’engrais (trop ou trop peu)
- Usage d’une eau trop calcaire
Ensuite soyez observateur et analyste… Quelle(s) partie(s) de la (des) plante(s) est (sont) touchée(s) ? Si vous constatez des taches ou des parasites, soyez attentif à leurs particularités (couleurs, formes, apparence, …) comme dit plus haut, il n’y a pas de petits détails ! En gros quand quelque chose ne va pas il ne faut pas hésiter à chercher autour tous les indices qui vont enrichir votre réflexion.
Liste non exhaustive de maladies et parasites courants
Les cochenilles

Les cochenilles sont un groupe de petits insectes parasites qui se représentent le plus souvent sous des petits amas blancs ou en plaque ronde. Elles consomment la sève de la plante et font des dégâts important. Elles peuvent s’attaquer à tous types de plantes.
Pour les éliminer vous pouvez consulter notre article sur les insecticides.
Les Aleurodes

Ce sont de petites mouches blanches qui à l’image des pucerons ou des cochenilles, viennent consommer la sève des plantes. La période de prédilection de ces insectes est l’été. Elles peuvent créer des dégâts importants et offrir une porte d’entrée à d’autres maladies de par les plaies répétées dans le tissu de la plante.
Pour les traiter vous pouvez cliquer sur le lien de notre article sur les insecticides en homemade.
L’oïdium
Caractérisé par un duvet pelliculeux et blanchâtre, l’oïdium regroupe plusieurs champignons parasites qui favorisent leurs développements sur des feuillages fins et dans des conditions d’humidités importantes. La plante atteinte doit alors idéalement subir une taille et les parties de la plante qui ont été retirées doivent être brûlées dans l’idéal. Les outils et gants du jardinier devront également être désinfectés après usage pour éviter la propagation.
On peut utiliser une solution de soufre pour traiter l’oïdium ou du purin de prêle. Les décoctions d’orties et d’oseilles donnent également un excellent résultat. Une infusion d’ail additionnée de lait est également un moyen étonnant de sauver ses cultures.

Feuilles jaunes
Un problème courant qui peut avoir plusieurs causes
- Carences : Celles-ci sont plus sujettes à arriver pour les cultures en pots du fait du volume de terre limité qui s’expose dès lors plus facilement à un appauvrissement des nutriments. Les carences principales sont liées aux NPK (Azote-Phosphore-Potassium) mais d’autres éléments comme le fer, le magnésium ou le bore peuvent être en cause. Selon la disposition des zones de couleurs jaunes, il est possible d’identifier l’élément en cause. Certains types de substrats sont également plus propices à la perte ou à la difficulté d’assimilation d’un nutriment ou l’autre.
- Difficultés liées à l’arrosage : Un arrosage trop excessif ou trop parcimonieux atteint le système vasculaire des plantes et peut provoquer le jaunissement des feuilles et se confondre avec des carences. Un petit tour sur notre page consacrée à l’arrosage vous permettra peut-être d’y voir un peu plus clair :https://agenda-nature.org/conseils/plantes-et-arrosages-une-notion-subtile/
- Exposition : Les fortes variations de températures et/ou une exposition lumineuse mal adaptée peuvent provoquer un jaunissement massif des feuilles.

Maladie des taches noires
Maladie fongique qui touche principalement les fruitiers et les rosiers. Il faut éliminer les parties trop atteintes de la plante et traiter avec un fongicide ou de l’huile de Nim.

Virus de la mosaïque
Maladie caractérisée par un retard de croissance et des feuilles repliées, parsemées de taches jaune blanc rouge. Il faut éliminer la plante car la maladie est incurable et idéalement faire un traitement antiparasitaire sur les plantes environnantes car le virus est transmissible via les pucerons et aleurodes.

Les galles

Les galles sont produites par la plante dans un processus de cicatrisation qui enferme des larves d’insectes ou d’acariens. Le phénomène est rarement dangereux d’un point de vue métabolique mais peut gêner l’esthétisme général. Dans ce cas une petite taille des zones majoritairement infectées suffira à redonner une belle allure à la plante concernée.
Fonte des semis

Vos semis sont en route et vous constatez soudain un pourrissement rapide de vos plantules ? La cause la plus fréquente de ce phénomène est la fonte des semis qui est provoquée par des champignons se nourrissant de matières organiques. La fonte du semis est en général trop rapide que pour intervenir efficacement, mais on peut la prévenir en respectant quelques règles d’hygiène simples (nettoyage des outils et du matériel de culture, évitez un sol trop compact, température au-dessus de 10°, éviter le surplus d’eau, …) . On peut également adjoindre un peu de charbon de bois en poudre au substrat et utiliser un peu de purin de prêle pour les premiers arrosages.
Tavelure

Maladie spécifique des poiriers et pommiers (Voir notre sélection de pommiers peu sensibles à la tavelure)
On en reconnaît les symptômes principaux comme suit :
- Pourrissement, déformations et crevasses sur les fruits
- Feutrage brun sur la chair
- Feuilles et rameaux qui s’assèchent
La maladie est causée par un champignon parasite du genre Venturia. Les spores stationnent au sol en automne et se dispersent avec le vent au printemps.
On peut utiliser un traitement au soufre sur le sol (6 gr de soufre par 10 l d’eau) et du purin (orties, consoudes, prêles,…) pour traiter les arbres infectés.
La rouille
Maladie cryptogamique assez aisée à identifier de par les taches rouge orange qui garnissent les feuilles infectées. Bien que rarement mortelle à elle seule, la rouille fragilise la plante et l’expose à de nouvelles infections et carences.
Il est important de tailler les parties les plus atteintes de la plante et de les brûler pour éliminer un maximum de germes infectieux. On peut ensuite traiter avec des purins antifongiques ou des traitements naturels à base d’huiles essentielles.
Thrips
Petits insectes du groupe des punaises qui laisse des cicatrices ovales grises sur le feuillage. Ils n’apprécient aucunement l’humidité (on peut donc vaporiser une plante infectée afin de ralentir leur propagation) . L’usage des produits insecticides recommandés ci-dessus reste d’application pour les thrips. Il existe également des prédateurs naturels utilisés en culture bio comme les nématodes ou l’acarien Amblyseius cucumeris.

En cas de doutes sur une maladie ou un risque phytosanitaire vous pouvez cliquer sur le lien ci-dessous :