Inconnu du grand public il y a encore quelque temps, Les caladiums font partie de ces plantes d’intérieurs “nouvelle génération” que les amateurs s’arrachent entre eux. Quelles sont ces plantes aux couleurs fantastiques ?

Présentation du caladium
Les caladiums font partie de la famille des aracées (philodendron, monstera, scindapsus, alocasia). Elles sont originaires d’Amérique du Sud et centrale. Bien que connus en Europe depuis le 18ᵉ siècle, ils n’ont pas connu un succès immédiat. Leur rusticité précaire et leur sensibilité accrue à la lumière vive et aux parasites ne les a pas aidés. Entre-temps, le travail de sélection a permis l’obtention de cultivars plus résistants.
L’espèce la plus courante est Caladium bicolor qui se décline en une quarantaine de variétés. L’espèce C.Shomburgkii se retrouve aussi quelques fois, ainsi qu’un complexe hybride appelé C. hortulaneum.

Histoire
Un grand nombre de variétés actuelles sont issues du travail de l’horticulteur Alfred Bleu, dont le nom est bien connu dans le domaine horticole tropical. Ce monsieur est le père de plusieurs hybrides phares dans la vaste famille des orchidées.
Son travail sera repris plus tard par deux autres horticulteurs du nom de Nehrling et Mead qui profiteront de leurs terrains au brésil pour créer d’autres variétés qui gagneront un succès énorme sur le continent américain. L’ampleur est telle qu’un festival dédié aux Caladiums sera créé en Floride et que celui-ci sera à son tour dédié à l’une des lignées les plus populaires actuellement : Celle des “Florida”.

Il a ensuite connu un autre succès populaire en Thaïlande ou l’on a développé de nouvelles variétés tenues secrètes des horticulteurs européens et américains, jusque dans les années 1980. On distingue actuellement deux groupes principaux de Caladium : Américains et thaïlandais et ceux-ci se différencient par une envergure plus large chez les cultivars américains et une pureté de couleurs plus soignées chez les Thaïlandais. La vitesse de croissance et une production plus massive des variétés américaines fait également que ces deux lignées présentent des différences de prix qui peuvent se montrer assez fortes.
Culture du caladium
Trouver des infos en français sur les Caladiums n’est pas chose aisée. Ce qui suit provient donc du compte rendu d’expérience de la pépinière Greenarea, ainsi que de diverses traductions anglophones.
Un substrat adapté
Les caladiums apprécient un substrat humifère, riche et acide Un mélange 1/3 terre de bruyère et 2/3 de terreau horticole (ou 1/3 terreau horticole et 1/3 humus de coco) donnera un excellent résultat. Un petit complément de tourbe blonde et d’argile rouge pourront être apprécié si l’apport ne fait pas plus de 10 % du volume final et que celui-ci se montre bien homogène.
Une période de repos
Les Caladiums ont une période de repos durant laquelle les plantes ne devront pas trop subir d’arrosages, ni d’engrais. L’amendement sera par contre important lors de la période active. Si la plante ne trouve pas de ressources suffisantes, elle ira puiser dans ses réserves, elle sera alors plus petite et moins colorée sans compter que sa santé sera fragilisée.
Un climat chaud et humide
Leur origine tropicale fait que les Caladiums apprécient un climat chaud et humide. Le must est également de recréer un rythme saisonnier basé sur celui de saison des pluies/saison sèche :
- D’avril à septembre, laissez une humidité légère et stable au niveau du substrat, en évitant toutefois de les faire stagner.
- D’octobre à mars, il faudra veiller à bien laisser les pots sécher entre deux arrosages.
En hiver plusieurs variétés se mettent à perdre leurs feuillages, il ne faut pas s’en inquiéter, car cela fait partie d’un cycle biologique normal.

Maladies et carences
Les Caladiums tout comme les variétés proches sont sensibles aux acariens, pucerons et cochenilles ainsi qu’aux mouches de terreau (sujets traités dans notre article sur le diagnostic des maladies).
Les carences peuvent survenir facilement du fait de leurs grandes consommations de nutriments. En cas de problème et en supposant que les conditions de cultures soient les bonnes, commencez par envisager la piste dite NPK (Azote-Phosphore-Potassium) en cas de taches brunes ou jaunes. Si cela ne se résout pas il se peut également que le manque provienne d’autres éléments tels que le fer, magnésium, cuivre, etc. Un engrais adapté ou spécifique s’avérera alors nécessaire. Il faut savoir également que les formes à feuillages clairs sont plus sensibles à la lumière et aux carences.
Reprise d’un bulbe
Les Caladiums sont souvent proposés sous forme de bulbes à faire reprendre. Bien que la plante soit assez volontaire, la difficulté de taille est dans sa sensibilité à la pourriture due aux excédents d’eau. Pour garantir votre succès plantez votre bulbe en surface et procéder à des arrosages faibles, mais répétés et utiliser un substrat léger sans grande rétention d’eau.
Un petit chauffage permettra également de faire sécher le substrat plus vite. Soyez régulièrement attentif pour repérer le moindre signe de pourriture qui voudrait démarrer, car une fois celle-ci entamée, le processus se développe très vite ! Un bulbe blessé doit être nettoyé et séché rapidement avant sa réintroduction en pot. Il est utile également d’apporter un petit engrais à diffusion lente pour permettre aux jeunes pousses de se fortifier dès leurs démarrages.
