Les Philodendrons ont toujours eu une belle place chez les amateurs de plantes intérieures. Depuis quelques années, on observe l’apparition de nouveaux cultivars plus étonnants les uns que les autres. Nous vous proposons un petit tour d’horizon de nos repérages avec nos conseils de cultures adaptées à chacun.

Introduction
Les Philodendrons font partie de la vaste famille des aracées (anubias, monstera, calladium, arum, zantesdechia, alocasia, etc.). Originaires d’Amérique latine, c’est un genre botanique populaire depuis de nombreuses années (première collecte en 1 644 par le naturaliste allemand George Marcgraf) chez les amateurs de plantes exotiques. À la base, le genre regroupe près de 700 espèces botaniques, qui sont bien évidemment démultipliées par l’horticulture, en une multitude de cultivars et hybrides. Ces plantes variées poussent selon les espèces en mode épiphytes, semi-épiphytes ou terrestres et leur système de pollinisation est généralement axé sur le partenariat avec des fourmis mais leurs sèves sert également à plusieurs abeilles mélipones (une catégorie d’abeille caractérisée par l’absence de dards). Ils sont souvent dotés de racines aériennes qui leur servent à la fois de système d’accroche et en même temps de captations de nutriments.
Ce sont majoritairement des plantes assez faciles à vivre, à tel point que certaines populations arrivent à se naturaliser dans divers endroits du globe. La présence de composés neurotoxiques et d’acides oxaliques dans leurs sèves fait qu’ils sont parfois utilisés (notamment dans les Antilles) comme poisons contre les rats. Il convient donc de rester prudent à la maison avec les animaux et les enfants.

Renouveau et engouement
Depuis le début des années 2000, on assiste à un regain d’intérêt pour les plantes tropicales et c’est dans ce contexte que de nouvelles variétés de philodendrons apparaissent et se diffusent via une communauté grandissante. Nous vous proposons ici un petit focus de quelques-unes des variétés qui ont la tendance.
Philodendron bipinnatifidum
Très belle espèce au feuillage découpé qui s’élargit au fur et à mesure de sa croissance. Proche de Philodendron “Xanadu” (et donc classé également dans le nouveau genre botanique : Thaumatophylum) les vieux sujets présentent un tronc ligneux qui amplifie leur allure exotique et presque préhistorique. Très résistant à la sécheresse et au froid puisqu’on le retrouve dans le sud du sous-continent américain. Selon certains auteurs, le Philodendron “Selloum” serait un cultivar plus compact de cette espèce qui existe aussi en “Gold”.

Philodendron “Birkin”
Sa facilité de maintenance, sa taille compacte et son feuillage contrasté lui ont déjà valu d’avoir un article entier sur notre site. Vous pouvez retrouver l’article sur le philodendron birkin variegata.

Philodendron cordatum “Lemon” / “Malay Gold”
Les Philodendron cordatum sont originaires d’une petite zone du Brésil en bordure S-O de la ville de Rio de Janeiro et il existe peu de spécimens botaniques disponibles en jardinerie, hormis ces deux cultivars. La croissance est généralement assez rapide et à l’instar des cultivars issus de Philodendron erubescens ou de leurs hybrides, ce sont des plantes faciles à vivre. Les deux cultivars se distinguent par la couleur des tiges généralement moins rosées chez le “Lemon”. On retrouve aussi Philodendron “Moonlight” qui serait issu d’une hybridation avec Philodendron erubescens.

Philodendron erubescens
Cette espèce botanique originaire de la forêt colombienne se décline en deux variantes principales. Une rouge (Red Emerald) et une verte (Green Emerald). Les deux variantes se retrouvent fréquemment en jardinerie et elles sont à la base d’un bon nombre de cultivars modernes. Erubescens signifie “rougir” en latin et ce qualitatif convient parfaitement à cette plante qui développe facilement des caroténoïdes (cf. photo additionnelle sur le Philodendron “Pink Princess”).


Philodendron hastatum (Syn. Philodendron domesticum)
Parfois vendu dans le commerce sous le nom de “Silver Sword Philodendron” car les jeunes feuilles prennent une teinte argentée dans leur premier stade de croissance.

Philodendron hederaceum (Syn. P. scandens)
Déclinés en plusieurs variétés reprises au sein du terme commercial de “Pothos”, nous vous invitons à consulter notre article sur les pothos qui présente ces lianes de manière plus approfondie.

Philodendron giganteum
Originaire des Antilles et parfois confondu avec Philodendron gigas alors qu’il s’agit bien de deux espèces distinctes. C’est une espèce facile à vivre mais qui bénéficie du phénomène biologique du gigantisme insulaire avec des feuilles qui peuvent atteindre 150 cm de long ! Il est de plus doté d’une croissance rapide.

Philodendron gloriosum
Espèce botanique au contraste remarquable et endémique de l’Amazonie colombienne. Ses nervures se teignent en rose au fur et à mesure du temps. Il est très proche également de Philodendron melanochrysum qui pousse dans la même zone géographique mais en altitude plus élevée.

Philodendron “Orange Dream”
Encore un cultivar dérivé de Philodendron erubescens mais dont la charge en caroténoïdes lui confère une teinte rouge orangée sublime ! Apportant une teinte vive et douce à la fois, il a l’avantage d’avoir un port plus compact que les cultivars issus du même complexe.

Philodendron “Painted Lady”
Issu également de Philodendron erubescens, cette variété résistante propose un feuillage évolutif puisque la jeune feuille démarre en jaune pour se ponctuer de plus en plus en vert au fur et à mesure que le temps passe.

Philodendron patriciae
L’une des plus belles espèces de Philodendron, originaire d’Equateur et de l’ouest de la Colombie. C’est une espèce qui tend à devenir assez volumineuse mais dont les feuilles retombantes lui confèrent une esthétique unique dans le genre. Récemment est apparue une forme panachée (variegata) dont le prix et la beauté frisent l’indécence.

Philodendron pedatum (Syn P. polypodoides)
Cette espèce botanique pousse sur toute la moitié nord de l’Amérique du Sud et elle possède un feuillage très aérien et graphique qui ressemble un peu à celui du Monstera déliciosa. Il est considéré comme naturalisé dans la Floride, ainsi qu’en Malaisie. C’est une espèce qui tolère bien les zones ombragées.

Philodendron “Pink Princess” et “Orange Prince”
Ces deux cultivars proches se maintiennent aisément et se montrent assez saisissants de par leur contraste coloré de leurs feuillages ! Chargée en caroténoïdes, il est amusant de constater que leur sève présente un aspect “sanglant” de par la coloration rouge saturé qu’elle reflète ! À noter également qu’il existe un ” White Princess” possédant les mêmes taches mais dépourvues de pigments et des individus intermédiaires (“Tricolor Princess”). Il est à noter que ces cultivars ne sont pas complètement stables et qu’ils peuvent varier au fil du temps.


Philodendron squamiferum
Très belle espèce botanique au feuillage légèrement semblable à l’hastatum de par sa forme. Ses tiges sont parcourues sur toute leur surface de petits poils qui captent l’hygrométrie ambiante et qui sont d’autant plus efficaces pour favoriser l’accroche lorsqu’il escalade divers supports. Originaire de la Guyane française, du Suriname ainsi que du nord du Brésil, c’est une espèce très facile de maintenance qui prospère sans soucis particuliers.

Philodendron verrucosum
Proche de Philodendron gloriosum mais à la répartition plus vaste (Costa-Rica, Panama, Colombie, Equateur, Pérou). Il apprécie les atmosphères ombragées et un arrosage plus régulier.

Philodendron “White Knight” et “White Wizzard”
La différence entre ces deux cultivars se situe au niveau des tiges. White Knight a des tiges qui partent sur le pourpre tandis que Wizard a des tiges vertes. Ce dernier est aussi plus rapide avec des feuilles généralement plus grosses. Issus de Philodendron erubescens, ils en ont les qualités de résistance et d’adaptation.

Philodendron Xanadu
Récemment renommer Taumatophylum xanadu après sa redécouverte au Brésil, cette espèce très graphique présente un feuillage découpé qui tend à embellir au fur et à mesure du temps.

Conclusion
Bien évidemment il existe encore beaucoup de Philodendron possibles à trouver via les réseaux spécialisés tant les formes et variétés disponibles évoluent vite (il n’est d’ailleurs pas toujours évident de s’y retrouver) . Les sujets de collections peuvent atteindre des prix assez élevés, surtout quand il s’agit de nouveauté. Néanmoins la majorité sont des plantes faciles et agréables à cultiver. Beaucoup de ces espèces peuvent également se développer en hauteur et ainsi minimiser le volume de place nécessaire. Leurs présences assurent une allure de jungle exotique et charismatique en intérieur. En bref vous l’aurez compris, l’auteur de cet article a été conquis et il ne saura vous en donner une appréciation totalement neutre.
Articles connexes
- Monstera ;
- Caladium ;