Le jardinier amateur se verra souvent confronté à diverses situations à laquelle notre ère industrielle proposera des solutions par l’usage de produits chimiques parfois douteux. Voici donc une liste de recettes naturelles qui pourront vous permettent de fabriquer vous-mêmes vos produits d’entretien horticoles.
Purin d’ortie
Fonctions : Activateur de compost / engrais / insecticide
Recette : 100 gr d’orties non-montées en graines par litre d’eau.
Couvrez le bac et veillez à mélanger tous les 2 jours. Tant que de petites bulles apparaissent lorsque vous brassez, c’est que la fermentation n’est pas achevée. Celle-ci dure d’une à 2 semaines selon la température ambiante (plus rapide s’il fait chaud). En tant qu’insecticide, la préparation est active dès le 3ᵉ jour. Le produit étant très concentré, il est à diluer dans 9 volumes d’eau pour 1 volume de purin.
Attention également aux usages excessifs qui auraient tendance à provoquer un attrait particulier des pucerons, défaut de croissance, diminution de la floraison.
Purin de Consoude officinale
Fonctions : il est idéal pour activer les floraisons. Voir notre article sur cette plante fabuleuse qu’est la consoude officinale.
Recette :
- Cueillir 1 kg de feuilles bien fraîches.
- Faire macérer dans 10 litres d’eau de pluie (moins calcaire) durant 1 à 2 semaines. Il ne faut pas utiliser de récipient métallique pour la macération.
- Mélangez régulièrement
- Le purin est prêt lorsque le liquide est noir et que les feuilles forment une purée au fond du récipient.
- Filtrez ensuite pour éliminer tous résidus et avoir un liquide parfaitement propre.
L’ail en purin
L’ail est un excellent répulsif anti pucerons et anti mildiou (plus efficace si mélanger avec du lait) L’ail est également efficace pour combattre l’oïdium, ou la maladie du blanc, atteignant souvent les vignes et les rosiers et sévissant également dans les potagers. Pour une utilisation optimale, vous devez préparer du purin d’ail. Pour ce faire, laissez frémir 1 l d’eau sur le feu. Pelez 3 gousses d’ail et jetez-les dans l’eau frémissante. Sortez le tout du feu et laisser infuser pendant 12 h, avant de filtrer. Versez la préparation dans un spray et vaporisez sur les feuilles. Appliquez-en également au niveau des pieds des plantes. Attention ! Le purin d’ail n’est utilisable que dans les 72 h qui suivent la préparation.
Insecticide de rhubarbe ou d’Armoise
(En remplacement du tabac à présent interdit):
Faire macérer 1à 1,5 kg de feuilles de rhubarbe dans 10 litres d’eau pendant 72 heures environ. Filtrer afin de ne garder que le liquide. Une variante consiste à plonger directement les feuilles dans de l’eau bouillante, ce qui accélère le processus de macération. Laissez macérer 24 h et pulvérisez sur vos plantes.
Antiparasitaire général
Mélangez un bulbe d’ail réduit en purée, un petit oignon haché, une cuillère à café de piment en poudre à 250 ml d’eau. Laissez infuser une heure, filtrez, et ajouter une cuillère à soupe de savon liquide et une autre de vinaigre blanc.
Engrais anti-limaces
Mélanger du marc de café séché avec des coquilles d’œufs broyé en poudre. Mélangez le tout et saupoudrer avec parcimonie le pied des plantes à protéger. Compositions organiques, celle-ci aura tendance à se désagréger et à repartir dans le sol. Opération à renouveler régulièrement.
Eau de saule pour améliorer le bouturage
- 1e méthode : Faite tremper pendant 4 à 6 semaines des branches de saules (Saule pleureur-Saule Marsault-Saule blanc) dans de l’eau de pluie. Il va se former un gel qui est très utile pour faire démarrer des boutures.
- 2e méthode : Mettez dans les branches de saule dans le même récipient d’eau où se trouvent les tiges à bouturer et attendez ainsi plusieurs jours.
- 3e méthode : Broyez quelques branches de saules avec des feuilles et laisser macérer le broyat dans de l’eau pendant 24 à 48 h.
Dans le même principe qui consiste à utiliser l’acide salicylique, il est possible également d’utiliser de l’aspirine.
Ces recettes peuvent également aider une plante qui aurait besoin d’augmenter son volume racinaire.
Il existe des variantes possibles pour “booster” le bouturage :
Avec sa salive ou du miel :
Saliver de manière indirecte sur la section de la plante à bouturer. Ne pas la mettre en bouche si la plante est toxique ! On peut également de la même manière appliquer un peu de miel sur la plaie de la bouture.
Avec des racines de ronces :
Elles ont une faculté d’enracinement qui envahit vite nos jardins, mais qui s’avère pour une fois bénéfique à nos plantes… Prélever les jeunes racines blanches, les hacher (ou broyer), les tremper dans de l’eau ou faites en des infusions, puis laisser tremper les boutures 24 h dedans, puis les arroser avec cette solution. (ces hormones se dégradent en moins de 48 h, il est donc inutile de préparer plusieurs litres à l’avance, mieux vaut en faire au fur et à mesure des besoins)
Les grains de blé :
Ceux-ci fabriquent des hormones de croissance qui se diffusent dans l’eau. Pour cela faire germer quelques grains (dans un linge humide, un germoir, du coton) … Jusqu’à ce qu’apparaisse le tout début des germes (points blancs). Faire ensuite une fente à la base de la bouture, dans laquelle glisser un grain. En continuant de germer il libérera ses hormones. Si la bouture est trop petite pour pratiquer une incision, « coller » ou fixer le grain de blé contre elle dans le pot, elle profitera tout de même de ses bienfaits.
La sphaigne :
Plantez directement la tige dans la sphaigne bien humide, avec ou sans apport d’hormones naturelles de bouturage.
L’urine au jardin
Si l’on met de côté l’aspect psychosociologique et certains problèmes hygiéniques liés aux pathogènes humains, que l’on sait résoudre, l’utilisation de l’urine humaine à des effets comparables voir supérieurs à ceux obtenus avec les engrais chimiques.
L’urine contient surtout de l’urée qui constitue 60 à 80 % de l’azote contenu dans nos déjections. Elle contient aussi une quantité significative de phosphore, qui est un élément indispensable pour les organismes vivants, mais parfois rare dans le haut des bassins-versants. Le phosphore était autrefois extrait de l’urine dans laquelle il a été découvert.
Récupérer l’urine humaine à la source facilite aussi l’épuration des eaux usées des ménages (ou des toilettes de lieux recevant beaucoup de public), car l’urine est dans ces eaux usées la première source d’azote (80 %) et de phosphore (55 %), bien que ne représentant que moins de 1 % du volume total des eaux usées des ménages. La biodisponibilité des nutriments présents dans l’urine est en outre élevée, en comparaison de celle d’un engrais chimique31. Plusieurs études ont montré que la séparation de l’urine diminue les émissions gazeuses du système de transport et traitement des eaux usées et leur consommation de ressources fossiles.
Des bactéries présentes naturellement dans l’urine, normalement en quantité minime décomposent l’urée en ammoniaque et dioxyde de carbone. L’urine est donc une excellente source d’azote, très bio-assimilable, pour les plantes et un excellent accélérateur pour le compost.
Législation :
- Légalement hormis pour le purin d’ortie (à vrai dire, exactement pour une recette de purin d’ortie) aucune de ces préparations n’a été agréée par les autorités phytosanitaires. Il existe donc un flou législatif concernant le droit à l’usage et à la fabrication. Ces informations ne sont diffusées que dans un but théorique
- il est interdit de bouturer sans licence à titre commercial un cultivar disposant d’un certificat d’obtention végétale. Selon l’article L. 623-4-1 du Code de la propriété intellectuelle, le droit du titulaire (d’un certificat d’obtention végétale) ne s’étend pas :
- Aux actes accomplis à titre privé à des fins non professionnelles ou non commerciales ;
- Aux actes accomplis à titre expérimental ;
- Aux actes accomplis aux fins de la création d’une nouvelle variété.
Il est donc tout à fait légal de bouturer à titre privé sans intention de commercialiser ses boutures.