Bouturage, trucs et astuces : comment optimiser la réussite dans l’art du bouturage ? Voici une série de trucs et astuces accompagnés de compléments d’information afin de faire de vous un génie de la bouture.

Qu’est-ce que le bouturage ?
Le bouturage est un mode de multiplication végétative consistant à donner naissance à un nouvel individu (individu enfant de la plante mère) à partir d’un organe ou d’un fragment d’organe isolé (morceau de rameau, feuille, racine, tige, écaille de bulbe). En effet, il y a séparation de l’organe végétatif suivi de son enracinement à la différence du marcotage où cette fois il y a enracinement puis séparation de l’organe végétatif.
Cette technique est une forme de clonage : la bouture est identique à la plante mère. Il peut être provoqué ou naturel.
Différentes techniques existent et elles s’appliquent en fonction des variétés que l’on désire reproduire.
Les différents types de bouturage
Bouture de feuilles (Coleus, Begonia, Kalanchoe, Saintpaulia)
Séchage des feuilles 3 jours, mélange sableux, période favorable avril à septembre, éviter le soleil direct, Mini serre, chaleur non excessive (20°).

Bouture à l’étouffée
Mise sous cloche ou en mini-serre de la bouture quasi toute l’année, augmentation de la chaleur et de l’humidité, donc taux de réussite augmenté également. Attention aux infections.
Bouture aoûtée
Il se pratique dans l’idéal au début de printemps, mais également d’août à automne. Le nœud actif d’où part la tige tendre entre en contact avec la terre, car il contient la réserve hormonale et les cellules souches qui donneront les futures racines.
Bouture demi-aoûtée
Il se pratique sur un nœud à base dure (aoûtée) mais dont la pousse sera tendre. Usage préférable en période de croissance (idéal pour les arbustes à feuillage persistant)
Bouture herbacée
Il se pratique sur les espèces non-ligneuses.

Bouture bois sec
La bouture s’effectue sur un morceau de bois en période de dormance hivernale. Coupe en biseau près du nœud et coupe droite au sommet du fagot pour différencier la base de son sommet.
Période de bouturage
La période de bouturage est variable selon les espèces.

Propriétés intellectuelles
Le droit du titulaire (d’un certificat d’obtention végétale) ne s’étend pas :
- Aux actes accomplis à titre privé à des fins non professionnelles ou non commerciales ;
- Aux actes accomplis à titre expérimental ;
- Aux actes accomplis aux fins de la création d’une nouvelle variété…
Il est donc tout à fait légal de bouturer à titre privé sans intention de commercialiser ses boutures.
Astuces de bouturage
- Eau de saule / févier épineux (acide indole) : cette substance contenue dans la sève de ces plantes a pour action de stimuler le développement des racines.

- Serrage en dessous du nœud : active une réaction de survie à la future bouture. Celle-ci se met alors à créer des racines afin d’être prête à se détacher.
- Marc de café : il favorise germination en développement racinaire, toutefois attention à son PH qui est acide.
- Augmentation de la surface de bouturage-fente et coupe en biseau : cela augmentera le nombre de cellules souches en contact avec la terre, ce qui augmentera par conséquent la probabilité de créer des racines.
- Bon compte de feuilles par rapport à l’évaporation : trop de feuilles génèrent un surplus d’évaporation. Pas assez de feuilles entraînent une diminution des capacités à créer des sucres utiles à la reprise.
- Miel et engrais (phosphore) : les sucres végétaux contenus dans le miel vont vivifier la bouture.
- Charbon de bois moisissure (apport en phosphore et potassium) : ces deux éléments sont des clefs pour démarrer les boutures.

- Vitamine B : elle ralentit le vieillissement des cellules végétales.
- Propreté : plus c’est propre et moins il y aura de germe.
- La cannelle : c’est un antifongique de choix pour les boutures ! L’idéal est d’utiliser de la cannelle en bâtons que l’on va réduire en poudre soi-même pour avoir un maximum de principes actifs.

Quelques espèces faciles pour se faire la main
- Le saule est, sans aucun doute, l’une des espèces de végétaux les plus faciles à bouturer. On peut sans problème bouturer une branche de plusieurs centimètres de diamètre. Ces grosses boutures sont appelées « plançon » ou « plantard »3. Prenant aisément racine, on appelle parfois le saule « la mauvaise herbe ». L’eau de saule est utilisée comme auxine naturelle.

- L’olivier se reproduit facilement à partir de bout de souche.
- Parmi les arbres fruitiers, les figuiers, les groseilliers et la vigne sont connus pour se bouturer facilement.
- Plusieurs espèces de plantes succulentes ont une tendance à reprendre assez volontairement.

- Autres: Lierre, rosier, ficus, Philodendron, Epiprenum, fusains, Physocarpus, Coleus, Spirée, Tradescantia, chlorophytum.

Hormones de bouturage : pour ou contre ?
Avantages : Cautérise la plaie et permets le développement racinaire chez des espèces difficiles.
Inconvénients : En cas de mauvais dosage, peut tuer la plante ou lui apporter des malformations lors de sa croissance.
Différences entre bouturage et marcottage
Le marcottage est une méthode de multiplication des végétaux par la rhizogenèse (développement de racines) sur une partie aérienne d’une plante mère, c’est-à-dire hors du sol. On utilise le marcottage artificiel pour cloner les plantes ligneuses (plants de fraisier, groseillier à fleurs, framboisier noir et pourpre, mûrier des haies) ou d’autres plantes possédant des tiges souples et assez longues qu’il est facile de ployer (courber) au sol (hortensia (hydrangea), jasmin ou kiwi). En effet, pour ces types de plantes, le bouturage est difficile.
Le marcottage pour les plantes ligneuses (fraisier par exemple) consiste à utiliser les tiges qui s’étendent au-dessus du sol, et qu’on appelle stolons. Lorsqu’un stolon entre en contact prolongé avec un sol humide, des racines se développent au niveau du sol et forment alors un nouveau plant. Une fois ce plant bien enraciné, le stolon pourrit et la nouvelle plante (fille) devient indépendante de la plante stolonifère (mère), puis se développe.

Petit résumé :
Un phénomène aux multiples paramètres
Les facteurs qui influencent la capacité d’enracinement des boutures sont complexes. Ils sont liés à la plante mère ou à la bouture elle-même. Il s’agit de facteurs internes qui peuvent être fixés (génétique, maturité, polarité…) ou non (hormones, métabolites) ou de facteurs externes (environnement physique et chimique). Concernant les végétaux ligneux généralement difficiles à bouturer, du point de vue des plantes mères, pour une même espèce, les différents cultivars sont plus ou moins aptes au bouturage.
Il existe aussi des situations, dans la plante mère, plus propices au bouturage, par exemple, la proximité du système racinaire. Ainsi de jeunes pousses, issues de la base des plantes (rejets, broussins) ou de leurs racines (drageons) fournissent d’excellentes boutures. Ces pousses présentent souvent des caractères de juvénilité (croissance vigoureuse et orthotrope, feuilles juvéniles, absence de floraison) or il a été montré qu’il existe un lien fort entre juvénilité et aptitude au bouturage. L’aptitude à déterminer la bonne mise en condition de la bouture et la maîtrise des paramètres à laquelle celle-ci se trouve soumise déterminera le succès de celle-ci.