Nous sommes encore dans une société ou le monde de l’infiniment petit rebute et effraye une bonne partie de la population. L’enseignement des dangers et inconvénients que peuvent représenter certaines bactéries, champignons ou acariens sont nettement plus mis en avant que leurs avantages. Et si nous réinstaurions davantage de justice dans notre considération de ce micromonde ?

Un micro-organisme concrètement c’est quoi ?
La définition simple d’un micro-organisme est que ce terme désigne toutes formes de vies invisibles à l’œil nu ou qui ne peuvent être observés efficacement qu’avec l’aide d’un microscope. C’est un terme hétéroclite qui regroupe entre autres bactéries, champignons, microvers, collemboles, algues, protozoaires, etc. Selon les sources, les virus sont aléatoirement catégorisés dans les micro-organismes (l’incapacité de se métaboliser de manière autonome leur donne un statut intermédiaire dans la considération d’être vivant à part entière).
Dans l’usage courant, ce terme est remplacé par celui de microbes. Bien que leurs présences soient théorisées depuis l’antiquité, c’est réellement dans la seconde moitié du XIXe siècle que l’on parviendra à affirmer leurs existences et à les identifier comme étant sources pathogènes de nombreux maux tels que le choléra, la diphtérie, la tuberculose, la pneumonie, etc.
C’est d’ailleurs cette considération qui va marquer les esprits et lié ce petit monde à un statut de menace permanente bien que l’on aille découvrir au fil des années que d’autres micro-organismes ont un rôle bénéfique important dans plusieurs paramètres indispensables à nos vies et aux écosystèmes tels que la digestion des aliments, la décomposition de déchets, la nutrition, la conservation etc. Il est d’ailleurs à présent reconnu que les rapports entre les différents organismes et les écosystèmes relatifs à ceux-ci ont eu pour conséquence de booster l’évolution et la complexité de la quasi-totalité du vivant !

Écologie microbienne et Effective microorganism (EM)
L’écologie microbienne est une branche d’étude qui à pour vocation d’estimer et comprendre la place et le rôle de divers micro-organismes au sein de l’environnement qu’ils occupent. Ainsi que d’évaluer et expérimenter des applications utiles dans plusieurs secteurs tels que : pharmaceutique, agroalimentaire, sanitaire, dépollution, industriel, agriculture, etc.
EM est d’ailleurs une marque déposée par EMRO (EM Research Organisation) basé à Okinawa au Japon. La marque développe toute une série de produits ayant pour but d’apporter des améliorations diverses et durables dans plusieurs secteurs. De nombreuses démonstrations favorables et le fait qu’aucune contre-étude n’ait réellement réussi à démonter les affirmations et expertises de EMRO démontrent un potentiel sous-estimé de l’application et des usages des divers micro-organismes.
Depuis quelques années d’ailleurs on entend parler en Europe d’une nouvelle technique de compostage qui est le Bokashi compost qui optimise la valorisation des déchets végétaux en annihilant les inconvénients d’odeurs et en optimisant la rapidité et la qualité du rendement ainsi que son hygiène générale.
Symbiose et synergie dans les relations entre les végétaux et les micro-organismes ainsi qu’en bio géochimie
À l’instar de nos bactéries intestinales qui nous sont indispensables pour l’assimilation de divers nutriments, les plantes sont symbiotiques de différents types d’organismes dont la connaissance et la favorisation amènent une plus-value de santé et croissance. Les bons fonctionnements des différents cycles inhérents aux molécules importantes en chimie organique (azotes, oxygène, carbone soufre, etc.) sont tous dépendants d’une collaboration efficace des micro-organismes spécialisés.

En botanique et en culture on parle souvent des mycorhizes qui sont les associations que l’on retrouve entre diverses espèces de champignons et les racines de différents groupes végétaux. Les mycorhizes apparaissent en même temps que les premières plantes terrestres et elles sont à l’origine du fonctionnement et la mise en place des écosystèmes les plus complexes en créant des flux vastes et importants de nutriments et en intervenant sur la mécanique sociale des végétaux.
La relation qui s’installe permet au champignon de se protéger des agressions extérieures et de bénéficier des ressources fabriquées par la plante lors de la photosynthèse. De son côté la plante hôte prendra avantage de la présence du champignon qui la rendra plus résistante à la sécheresse (stockage d’eau dans le mycélium et surface de captation augmenté) ,ainsi qu’aux toxines (le mycélium peut stocker et recycler une grande partie de celles-ci) . Le champignon aidera également la plante à une meilleure assimilation des éléments utiles en fragmentant ceux-ci avant que la plante ne les ingère. De plus en agissant comme un système racinaire alternatif, il optimise le développement hormonal des plantes.
À titre d’exemple, des études américano-européennes réalisées sur des conifères ont démontré une croissance améliorée jusqu’à 60% pour les cultures possédant une terre enrichie en mycorhizes contre des cultures en terres ou celles-ci étaient peu présentes.

En clair, comment favoriser les micro-organismes utiles en culture ?
Plusieurs petites astuces viennent favoriser le développement des bactéries et mycorhizes utiles.
- Un ajout de compost (N’hésitez pas à refaire un tour sur notre article relatif au compostage). De par sa nature, le compost est un ensemenceur de divers micro-organismes utiles à la bonne mécanique du sol.
- L’ajout de mycorhizes de culture, disponible via les boutiques et E-Shop spécialisés.
- Le paillage : De par son action isothermique et sa propension à garder l’eau, les différents paillages créent souvent des conditions propices au bon développement de divers micro-organismes
- L’usage de levure de bière et de marc de café agit comme des bioactivateurs du sol. On obtient également une mise en route similaire avec divers purins et fumiers fermentés ou encore le sang séché.
- Le broyat de racines sèches de pissenlits ou l’ajout de poils d’animaux/cheveux fournissent une base stimulante au développement de plusieurs agents de la microbiologie des sols.
