L’hybridation fascine depuis l’humanité probablement depuis les débuts du Néolithique (6 500 avant J-C en Europe) qui annonce le début de la sédentarité complète dans l’histoire de l’humanité ainsi que la mise en place des premières cultures et élevages. Si elle permet de créer de nouvelles espèces plus compétitives, le processus à certains détracteurs. Petit tour d’horizon de ce que représente l’hybridation.

L’hybridation c’est quoi ?
Le nom vient d’un néologisme ancien associant le mot “ibrida” qui désignait le petit issu d’un croisement entre un cochon domestique et un sanglier avec le concept grec de “Hybris” qui fait référence à un excès contre-nature d’une violence démesuré.
En biologie l’hybridation désigne le croisement entre deux êtres vivants de taxons différents. Il concerne aussi bien les animaux que les plantes.
Quelques exemples :
- Croisement entre deux genres taxonomiques différents : le citrange qui est issu d’un croisement entre citrus sinensis (oranger) et le citron épineux (Poncirus trifoliata).
- Croisement issu de deux espèces différentes mais faisant partie d’un même genre
Le croisement d’un lion (Panthera leo) et d’une tigresse (panthera tigris) donne un ligre

Le croisement au sein d’une même espèce de deux souches génétiques différentes
Le chien-loup est un croisement du chien (canis lupus familiaris) et du loup (canis lupus lupus)
Les hybrides selon les croisements se montrent fertiles/stériles ou partiellement fertiles (en général en fonction du sexe de l’individu). Chez les plantes cependant, les techniques de bouturages/divisions/marcottages permettent de contourner la manière sexuée.
Le procédé est utile en culture et en élevage pour créer de nouvelles variétés d’animaux et de plantes qui présenteront alors des avantages issus de leurs deux parents grâce à leur potentiel génétique élargi.
Exemples :
- Le chat bengal issu du chat domestique et du chat sauvage du Bengale fut développé afin de créer une nouvelle esthétique plus sauvage tout en gardant le caractère familier du chat domestique.
- Le triticale est un croisement entre le blé dur et le seigle développé afin de maximiser les qualités d’adaptation et de production dans les cultures céréalières de différentes régions d’Europe.
Le procédé est également envisagé dans un processus de désextinction afin de pouvoir recréer des animaux proches d’autres animaux disparus notamment avec le projet de l’auroch ou du mammouth via le Mamouphant issue de manipulation génétique visant à mélanger les séquences ADN du Mammouth laineux et de l’éléphant d’Asie.
Mais le procédé à des dérives. L’un des cas les plus connus est l’abeille africanisée issue du croisement des abeilles à miel d’Europe et de leurs cousines africaines qui ont donné naissance à un hybride plus agressif et colonisateur qui sévit sur le continent américain.
Le multipotentiel des hybrides les amènent parfois à supplanter les espèces parentes comme avec la Jacinthe des bois ou le chat sauvage européen dont les populations de races pures sont de plus en plus détrônées par des populations métissées. Dans d’autres cas il diminue le potentiel de reproduction des espèces parentes comme dans le croisement issu de la carpe avec certains poissons rouges relâchés qui donnent alors une descendance stérile et donc inapte à perpétuer la suite générationnelle.
Une exception notable existe cependant chez les batraciens avec le groupe des Pelophylax (grenouilles vertes) ou certains hybrides peuvent se croiser avec des espèces parentes sans que la descendance ne varie sa proportion génétique initiale. En effet l’hybride de P.lessonae et de P. ridibundus donne une espèce fertile : P. esculentus. Si deux P. esculentus s’accouplent la descendance fera uniformément partie de l’espèce P.ridibendus car l’hybride ne peut transmettre le patrimoine génétique que de cette seule espèce parente . Pour perpétuer, l’espèce P. esculentus doit trouver un partenaire de l’espèce P. lessonae afin de donner à nouveau une génération de P.esculentus.

Les hybrides humains
Longtemps tabou les cas d’hybridations humaines sont maintenant avérés parmi les espèces préhistoriques (Homo neanderthalensis, Homo sapiens, homo heidelbengersis, etc.)
Il reste néanmoins délicat à évoquer malgré plusieurs résultats d’études publiques compte tenu de leur récupération par les dérives idéologiques de suprématie raciale.
Pendant longtemps la question de l’Humanzee, croisement de chimpanzé et d’être humain a été abordée par la science. Il n’y a pour le moment aucun cas avéré officiellement bien que la chose puisse être faisable en théorie. Il semble heureusement que cette hybridation n’a vu le jour qu’au travers des ouvrages de science-fiction.