Notions de Géobotanique

La géobotanique, appelée également phytogéographie ou plus simplement géographie botanique est une science. Elle va mettre en rapport la répartition végétale et la géographie en analysant les différents rapports qui existent selon divers rapports tels que la climatologie, la mésologie (études des relations des êtres vivants par rapport à leur milieu de vie), géologie, biologie etc. Lumières sur un domaine qui pourra apporter une plus-value de compréhension sur nos différentes cultures.

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Derrière ce bateau se trouve l’île de Caraiva (Brésil) . La végétation présente n’est pas là par hasard…

Introduction pratique

On établit ce que l’on appelle des régions floristiques qui vont mettre en évidence des ensembles végétaux aux caractères précis avec des zones géographiques. De par le monde, on compte une division de base repartie en six zones (de la plus grande à la plus petite) :

  • Holarctique : Amérique du Nord, Europe, Afrique du nord, Centre et nord asiatique
  • Paléotropicale : Afrique subsaharienne, péninsule arabique, Inde, Indonésie, Nord de la province de Queensland (Australie)
  • Néotropicale : Amérique centrale et Amérique du sud
  • Australienne : Majeure partie de l’Australie
  • Antarctique : Sud de la Nouvelle-Zélande, sud de l’Argentine et les diverses petites îles du cercle polaire antarctique
  • Capéenne : Répartie dans la région du Cap en Afrique du Sud et qui se distingue de par une large gamme de microclimats et un taux d’endémisme végétal particulièrement élevé.
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Les régions de l’Europe

Il y a onze régions botaniques conventionnées en Europe :

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La région Arctique

Elle se caractérise par un ensemble de plantes ayant établi une série de stratégies pour contrer le vent et le froid comme la petite taille, croissance horizontale (captation de la chaleur du sol et meilleur recouvrement par la neige qui assure une isolation thermique), formes arrondies (meilleure conservation de la chaleur et moins de prise au vent), fin duvet sur les feuilles (protection contre l’assèchement des vents) feuillage épais et couleurs foncées pour mieux absorber la lumière, présence de molécule anti gélive dans la sève, etc.

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Le bouleau nain dépasse péniblement le mètre, il est pourtant le digne cousin des bouleaux sauvages de nos régions .

La région boréale

Ces plantes moins soumises aux vents et bénéficiant de plus de lumière que celles de la catégorie précédente, ont pu développer des stratégies supplémentaires pour remédier au froid, On y retrouve plusieurs espèces qui ont établi une forme conique pour éliminer les surplus de neige, enroulée leurs feuilles pour minimiser le contact au froid, développé un enduit cireux protecteur et mis en place des principes de cohabitation serrés pour augmenter leur densité et ainsi garder la chaleur à leurs pieds.

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Taïga de Rujkan en Norvège

La région Atlantique

Bénéficiant du climat océanique et de l’influence du Gulf Stream ce sont des zones qui ont généralement des hivers plus doux et des étés moins caniculaires. Domaine des plaines et collines basses, on y retrouve également des forêts assez généreuses qui profitent de terres riches. Néanmoins l’intérêt de ces régions au niveau agricole a eu un impact assez sévère sur la diversité des adventices.

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Le Chêne rouvre est une espèce qui apprécie particulièrement le climat océanique

La région continentale

Présente un écart de températures plus important, ainsi qu’une hygrométrie moindre et d’avantages de microclimats. On y retrouve de multiples types d’environnements et de types de végétaux qui se structurent en fonction des paramètres locaux.

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Cet étang sauvage avec ses roseaux et ses bouleaux sauvages représente un exemple typique de la flore continentale européenne .

La région montagnarde

Située au-dessus d’une altitude de 1 000 mètres c’est une zone de forêts dominées par les hêtres et des conifères qui se mélange à des brousses, des zones acides (par rétention de matériel végétale dans le sol), des éboulis, des pentes rocheuses, des prairies basses. On retrouve certaines concordances stratégiques avec les plantes de steppe, de Méditerranée et de la zone arctique pour faire face à l’accumulation de chaleur, la sécheresse, l’exposition lumineuse ou la prise au vent.

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Paysage végétal dans les Alpes Dinariques (Slovénie)

La région méditerranéenne

Une moyenne de températures plus hautes et caractérisé par des sols majoritaires calcaires dans lesquels se constituent des forêts, garrigues, landes à sols acides, etc. Présence de nombreuses espèces exogènes en provenance de divers environnementales similaires (la péninsule californienne ou la façade est de l’Australie par exemple).

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Le Pin d’alep est un exemple symbolique de la flore typique de méditerranée

La région steppique

Désigne des étendues denses ou parsemés de végétaux, principalement en graminées, plantes à bulbes, petits buissons mais dépourvue d’arbres. Modérément sèche et isolée par la mer noire au sud ,la Chaine du Caucase au nord et la zone continentale (qui inclue un changement climatique particulièrement au niveau des précipitations ). À noter que cette zone subit des projets de réensauvagèrent de plusieurs espèces de grands mammifères comme les chevaux ou l’Auroch de Heyck)

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Steppe pontique ukrainienne

La région macaronésienne

La Macaronésie se compose d’un ensemble d’archipels situés à l’ouest de l’Afrique et de l’Europe. Il s’agit des Canaries, Açores, Madère et des Iles du Cap-Vert. De par leur position unique et leur isolation, ces îles ont développé un ensemble végétatif similaire et particulier avec beaucoup d’endémismes.

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Zone de broussailles et de palmier des Canaries (Phoenix canariensis ) à Vallhermoso sur l’île de la Gomera.

Les autres régions

À l’instar de la Macaronésie, les autres régions floristiques de la carte sont des enclaves dont les paramètres environnementaux différents des régions voisines. On y retrouve alors des spécificités marquées chez les espèces de ces régions de par leur isolation.

Que retenir ?

En pratique que pouvons-nous retenir et utiliser vis-à-vis de nos cultures en regard de la phytogéographie ?

Quel que soit le type de culture envisagée, il est toujours judicieux d’avoir des informations assez précises quant aux conditions de vies dans le milieu naturel .En effet plusieurs fois la réussite ou l’échec d’une maintenance pourra venir d’un détail que ce type de recherche peut permettre d’anticiper.

Le fait qu’une plante puisse encaisser de faire face au vent, ne supporte pas l’eau qui stagne, soit soumise à certains cycles de températures par exemple peut être déterminant pour sa santé ou sa croissance.

À l’heure actuelle, la magie d’internet permet de faire des recherches d’un grand nombre de variétés dans le milieu naturel. Les photos, la météo , des informations concernant le sol sont autant d’informations précieuses à recouper avec d’autres aux sources plus évidentes.

En somme on n’arrête pas d’apprendre et de toutes parts ! Même pour les sujets sur lesquels nous sommes occupés depuis belle lurette !

Tout apprendre, non point pour l’afficher, mais s’en servir.

Pensées – Georg Christoph Lichtenberg

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À titre d’exemple visuel, voici trois images sur les origines de la Dionée Gobe-mouche, la plante carnivore classique que la majorité pense provenir de zones tropicales. On se rend compte ici qu’elle vit en climat subtropical humide dans des prairies à bonne densité végétale malgré la pauvreté des sols et leur acidité. La zone étant à cheval sur les deux états de Caroline, on lui connaît une absence de période sèche et une certaine stabilité de paramètres dans sa zone d’origine , la densité végétale aux alentours peut indiquer une protection face aux vents et la gamme de température moyenne se situe entre 5 et 30° avec des précipitations régulières. De quoi déjà remanier la plupart des conditions de maintien régulièrement observé chez la plupart des particuliers.

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