Mellifères et indigènes : un espace sauvage naturel

Ce n’est plus un secret pour personne, les abeilles et les insectes en général, sont en voie d’extinction dans nos contrées. Cela est dû à de multiples causes qui reprennent entre autres les invasions d’espèces exogènes, la diminution des habitats, la pollution chimique. D’une manière générale, le CNRS déclarait il y a peu que nous avions affaire à la plus grande extinction de masse depuis celle des dinosaures. D’ailleurs le phénomène touche des animaux aussi communs de base que les fourmis dont les populations vont à diminuer de 50 % dans certaines zones de l’Europe occidentale.

asplenium scolopendrium
Asplenium scolopendrium

Ces disparitions en masse provoquent des répercussions qui sont en réalité encore mal anticipées. De par le phénomène des chaines alimentaires et des rapports symbiotiques qui pérennisent un équilibre dans le monde du vivant, c’est tout des écosystèmes qui se trouvent affectés par ces bouleversements.

bourdon sur consoude
Un bourdon sur une consoude

À notre niveau l’urbanisation et la culture traditionnelle des jardins participent également à l’appauvrissement des écosystèmes, il est donc temps pour les professionnels et les passionnées de tenter de construire et de diffuser une nouvelle esthétique, plus éthique dans nos concepts extérieurs.

Je vous propose donc de vous inviter à créer une zone dans vos aménagements qui pourrait servir tranquillement vos intérêts et ceux de la nature environnante. En effet, cela vous créera une zone facile puisque sans entretien ou presque et qui participera à l’équilibre du jardin en général en offrant une action sur les sols et des niches pour les prédateurs de parasites.

Voyons donc ci-dessous quelques points utiles pour optimiser votre zone verte :

Planter indigène

Les plantes indigènes (ou naturalisé depuis longtemps), qualifiés parfois de mauvaises herbes proposent des qualités non négligeables en termes d’aménagement. Souvent méconnues, certaines offrent pourtant des floraisons et des ports assez colorés et gracieux. Elles ont de plus l’avantage d’être dans leurs milieux, et donc d’avoir une adaptation supérieure aux espèces exogènes ainsi qu’une immunité face aux indésirables. De plus, leurs prix sont souvent très abordables et il est possible qu’elles s’invitent d’elles-mêmes au jardin.

Liste (non exhaustive) d’espèces indigènes de France et de Belgique :

  • Achillée millefeuilles / Achillea millefolium
  • Ail des vignerons / Allium vineale
  • Ail des ours / Allium ursinum
  • Aigremoine / Agrimonia eupatoria
  • Benoite commune / Geum urbanum
  • Bleuet / centaurea cyanus
  • Bourrache / Borago officinalis
  • Buggle rampant / Ajuga reptens
  • Caltha des marais / Caltha palustris
  • Centaurée des montagnes / centaurea montanna
  • Centaurée Jacée / Centaurea jacea
  • Chardon à foulon / Dipascus sativus
  • Chicorée / Cychorium intibus
  • Consoude officinale / Symphytum officinalis
  • Cornouiller male / Cornus
  • Cornouiller rouge / Cornus sanguineum
  • Digitale pourpre / Digitalis purpurea
  • Eglantier / Rosa canina
  • Épervière orangée / Hieratium aurantiacum
  • Eupatoire commune / Eupatoria cannabinum
  • Géranium livide / géranium phaeum
  • Iris jaune / iris pseudoacorus
  • Jacinthe des bois / Hyacinthoides non-scripta
  • Linaire / Linaria vulgaris
  • Lotier corniculé / Lotus corniculata
  • Lysimaque commun / lysimachia vulgaris
  • Marrube blanc / Marrubium vulgare
  • Mauve des bois / Malva sylvestris
  • Menthe aquatique / Mentha aquatica
  • Nummulaire / Lysimachia nummularia
  • Origan / origanum vulgare
  • Orpin debout / Hylotelephium telephium
  • Orpin réfléchi / Sedum reflexum
  • Salicaire / Lythrum salicaria
  • Saintfoin d’Espagne / galega officinalis
  • Saule des chèvres / Salix caprea
  • Reine des prés / Filipendula ulmaria
  • Vipérine / Echium vulgare

Ou les trouver ?

Via les bourses d’échange et les passionnés.

Via certaines pépinières spécialisées.

En Belgique :
Apiflora
Greenarea

En France :
Pépinière des Trois Chênes

via internet :
Ecoflora
Promessedefleurs

Ne faites pas de prélèvements dans la nature au risque de fragiliser les populations naturelles.

Constituer des niches simples

Un tas de bois et de branches servira de refuges pour des petits insectivores tels que les musaraignes par exemple. En se décomposant le bois permettra de créer une réserve de nourriture pour toute une série de petits animaux qui pourront servir à leurs tours l’intérêt des oiseaux et des petits mammifères (entre autres)

Une petite mare sans poissons avec quelques plantes pourra offrir un coin frais en été ainsi qu’un abreuvoir. L’eau étant synonyme de vie, cela se vérifie abondamment avec une foule de petits animaux qui viendra s’y installer au fur et à mesure du temps.

Une petite rocaille vous fera varier le paysage et pourra également fournir un abri pour d’éventuels petits lézards et orvets. De plus nombre de plantes de rocailles sont des mellifères productives qui ont un impact important pour nombre d’insectes.

Laisser une zone sans tonte

Les herbes hautes fourniront de nouveau cachette et nourriture à bon nombre d’êtres vivants et c’est l’occasion d’apporter une touche champêtre à vos espaces.

Viser des espèces utiles même dans les non-indigènes

L’évolution et les migrations d’espèces ont toujours existé et elles sont encore en cours. Nombre d’espèces asiatiques ou américaines peuvent apporter de la variation esthétique pour les amateurs de natures tout en ayant un rôle à jouer également face aux écosystèmes.

Quelques exemples :

  • Les Phacélies
  • Les Cotoneaster
  • Le thym
  • Le robinier / Robinia pseudoacacia
  • La lavande / lavendula angustifolia
  • Le romarin
  • Les helianthus
  • Les monardes
  • Les Echinacea
  • L’Acaica rustique / Acacia dealbata
  • L’albizia / Albizia julibrisin
  • Les Asters et Chrysanthemes
  • Baie de mai / Lonicera caerulea

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