Le thème des carences en culture est largement abordé dans toute une série de documentations accessible au grand public mais il n’est pas toujours évident de savoir les identifier et d’intervenir adéquatement. Voici un petit article qui vous aidera à faire face aux carences les plus courantes en culture.

Introduction
Les carences désignent l’absence ou le manque d’un ou de plusieurs éléments nutritifs. Les carences sont dites “primaires” lorsque l’élément concerné n’est pas présent en quantité suffisante pour la plante ou elle est dite “induite” si son absorption est contrariée par un paramètre environnemental. Les carences sont généralement repérables par des signes communs tels que des anomalies de feuillages, des nécroses ou une diminution de croissance ou de la production des fleurs et des fruits. Nous allons tenter ici de vous faire une petite initiation à l’identification et au traitement des carences les plus courantes.

Causes potentielles
Difficultés d’assimilation
Une mauvaise densité de substrat ou un mauvais PH peut empêcher une plante de se nourrir correctement. Il conviendra de corriger la nature du sol de manière adéquate tout en faisant attention à ne pas induire une variation trop brutale non plus. Des conditions environnementales comme un substrat trop dense ou une mauvaise luminosité peuvent également bloquer la biomécanique d’absorption des plantes.
Variation brusque du milieu
Si certaines espèces de plantes ont une capacité à encaisser, il faut reconnaître qu’il n’est jamais agréable d’être chahuté ! Cela vaut également pour nos amies à chlorophylle et un choc peut amener à une incapacité d’absorber les éléments nutritifs. Les causes peuvent être multiples selon le type de choc et le type de plante concerné. Il peut s’agir d’une mise en pause du métabolisme, d’une suppression des micro-organismes du sol et/ou des racines qui sont symbiotiques, de cassure dans le système vasculaire (c’est-à-dire en relation avec le système de vaisseaux par lequel la plante dirige l’eau, la sève, les nutriments, etc.). Il est de ce fait difficile de donner une règle générale pour résoudre ce problème, il conviendra alors dans un premier temps de favoriser au maximum l’obtention des paramètres préférentiels de la plante et éventuellement de lui apporter un engrais par voie foliaire si toutefois ceci est possible.
Substrat à structure pauvre
Certains éléments de substrat comme le sable ou la tourbe sont intéressants pour leurs propriétés physiques sans toutefois avoir de valeur nutritionnelle. Les substrats usités en culture depuis un certain temps peuvent également être vidés d’une partie de leur valeur nutritionnelle et provoquer ainsi des carences aux plantes.
Intoxications
La cause classique de ce genre de situation est l’usage d’herbicide, utilisée à la base contre les adventices. L’un des effets secondaires est de voir cet herbicide agir sur l’assimilation nutritive des plantes que l’on voulait protéger. L’usage de charbon à répandre est alors des fois préconisé. Selon le type de toxique, il peut être recommandé de faire remplacer les terres en faisant appel à un professionnel.
Maladies et parasites
Certaines bactéries et champignons peuvent intervenir dans le mécanisme d’absorption des plantes. Il se peut aussi qu’une forte invasion de parasites tels que pucerons et cochenilles (entre autres) aie impacté les réserves de la plante. il faut alors traiter la plante contre sa maladie tout en lui apportant un renfort nutritif adéquat.
Symptômes / identifications et solutions
Carence | Impact | Remède |
---|---|---|
Azote | La feuille tout entière jaunit et se met à ramollir et fini par tomber. Sur certaines espèces les tiges se mettent à rougir. D’une manière générale la plante diminue sa croissance et évoque un manque de vigueur dans son ensemble. | Purin d’orties / engrais organique à teneur NPK appropriée. |
Cuivre | Les abords du feuillage ont une tendance à se recroqueviller et l’extrémité de celle-ci blanchit | Souvent lié à un excès de matière organique ou de fer. Nécessite un rééquilibrage du sol |
Fer | Les feuilles jaunissent tout en gardant un système de nervures assez marqué qui reste vert ou grisâtre selon le type de plante et le niveau de la carence. D’une manière générale les plantes acidophiles (camelia, hydrangea, calluna, etc.) et les rosacées (pommiers, rosiers, fraisiers, potentilles, etc.) ont une prédisposition au manque de fer. | Usage d’un engrais à base de fer chélaté/ Purins d’orties/ peau de bananes/compost/fumier de chèvre bien décomposé. Un épandage de soufre peut quelques fois corriger la structure du sol en formant des sulfates et en précipitant le PH aide un nombre certains de plantes à l’absorption des nutriments. |
Magnésium | La feuille pâlit et semble se ramollir. traditionnellement le démarrage d’une carence en magnésium se traduit par des ponctuations nécrotiques qui sont dispersées sur les feuilles. | Ajout de sel d’epsom / magnésie / chaux pour gazon / fumier de bovin ou de dinde (après fermentation) . Une trop grande humidité du sol ou une surdose de potassium sont également à mettre en cause et nécessitent alors d’être corrigé adéquatement. |
Manganèse | La feuilla jaunit et est souvent parsemé de ponctuation de chlorophylle qui contraste sur l’ensemble. le système nervuré ne change quasiment pas de couleur. Des taches brunes peuvent apparaître sur les formes avancées. Les plantes les plus sensibles sont (liste non exhaustive) : Fruitiers, pommes de terre, rosiers, haricots, petit-pois Astéracées,etc. | Ajout d’acétate ou de sulfate de manganèse. Le problème peut cependant être réglé la plupart du temps en changeant la structure du sol (déséquilibre entre différents minéraux (excès de potassium et/ou de calcium en général). on obtient également de bons résultats en intégrant du fumier de bovin (après fermentation) en petites proportions dans le substrat. Dans certains cas, le drainage du sol peut améliorer l’absorption du manganèse. |
Phosphore | La feuille prendre une teinte brune avec un contour de couleur rougeâtre violacée. Au fur et à mesure de l’avancé, les feuilles peinent à se déployer et la plante subit des déformations ainsi qu’un retard général dans sa croissance. Plusieurs graminées présentent cette carence en début de saison mais celle-ci tend à se corriger endéans les semaines qui suivent. | Engrais organique à teneur NPK appropriée. correction du fer en cas de surdosage ferrique. |
Potassium | La feuille brunit sur le contour et ces différentes zones deviennent cassantes et/ou sèches. Elles peuvent avoir tendance à s’enrouler sur elles-mêmes et à produire un jaunissement de ses nervures. À noter que cette carence prédispose la majorité des plantes à un manque de réactivité face aux maladies et parasites. Les pommiers, les groseilliers, les tomates et d’une manière générale les fruits et légumes sont le plus souvent prédisposés à cette carence que les cultures ornementales. | Engrais organique à teneur NPK appropriée. purin de consoude, purin de fougère. |
Zinc | Assez similaire au cuivre, il est en général assez difficile de distinguer ces deux carences. Les plantes à tubercules ou rhizomes sont généralement plus sensibles à cette carence. | Généralement présent dans la plupart des engrais disponibles. la meilleure solution revient souvent à faire un apport de nouvelles terres et à augmenter un peu la fréquence des amendements. |

Articles connexes
- Le PH ;
- Engrais ;
